Accompagnement vers plus de soi
J’ai eu une longue période dans ma vie où j’ai traversé des périodes difficiles, des moments de remise en question, où je ne me sentais pas forcément à ma place. J’entendais ou je me disais : “Je suis trop comme si, ou je ne suis pas assez comme cela”. Mes interlocuteurs me répondaient : “Tu as un fort caractère”, "tu devrais être moins exigeante", ou encore qu’”il faut prendre soin de soi”.
Ce sont des phrases qui, à force de les entendre, finissaient par m’agacer, parce que pour moi, elles ne voulaient rien dire. Ces phrases n’avaient aucun sens, si ce n’est que je n’étais pas comme il fallait, que je n’étais pas comme on attendait que je sois et que personne ne pouvait m'aider à sortir de cet enfermement.
Et puis, j’ai eu une période vraiment très très noire.
Plus j’essayais d’aller mieux et moins ça allait. J’avais vraiment l’impression de me débattre contre moi-même, jusqu’au jour où il y a quelque chose en moi qui a vraiment lâché. Alors, je ne sais pas si c’est le lâcher prise dont tout le monde parle, mais suite à cela, je me suis beaucoup apaisée.
Cette voix dans ma tête qui tournait tout le temps et qui disait : “Peut-être que je ne dois pas faire ceci, peut-être que je n’aurais pas dû faire cela”. Cette voix, elle s’est juste arrêtée, un instant. Et à cet instant, j’ai ressenti une grande sérénité, ce que certains peuvent appeler de la béatitude.
Et là, je me suis dit : “Je suis juste comme il faut”. Par contre, cette voix dans ma tête, elle n’est pas toujours juste. Certains pensent que cette voix est ce qui nous définit. Je pense : “Pas forcément”.
Parfois, elle peut être là pour nous aider, parfois, elle n’est que l’écho de ce qu’on entend à l’extérieur. Et ce n’est pas pour cela que c’est juste.
Et si on arrive à mettre cette voix de côté, on peut prendre un peu de recul par rapport à elle, on peut se rendre compte qu’on n’est pas que cette voix. On se rend compte aussi qu’il y a plein de belles choses en nous qui peuvent s’exprimer. Et c’est là où on devient vraiment soi, et c’est peut-être ce qu’il y a à faire : lâcher cette voix dans notre tête et commencer à vivre !
Cela est arrivé à un moment où j’étais en train de lire un livre : “Tout le bleu du ciel” de Mélissa Da Costa. Je ne suis pas sûre que ce livre en question y soit pour quelque chose mais à cette période, je m’étais forcée de ne pas me charger d’activité comme je le fais en temps normal où je surcharge mon emploi du temps.
Là, je me suis obligée à me poser, à me reposer, à me retrouver avec moi-même et c’est là que c’est arrivé. Il n’y avait pas de circonstances précises. Je pense qu’on ne peut pas aller chercher ce moment, ce n’est pas de la méditation. On peut se préparer à le recevoir, mais je ne pense pas qu’on puisse décider de dire : “Eh bien, voilà, là maintenant, cette voix dans ma tête va s’arrêter”.
A ce moment, j’ai eu l’impression de tout comprendre, de me dire, en fait, c’est ça, ça y est, j’y suis, c’est ça le sens de la vie, des choses. A ce moment, on a l’impression que tout se remet dans l’ordre, à un moment où tout était vraiment chaotique. En fait, non, Tout va bien ! C’est très rassurant, très enveloppant.
Ce n’est pas quelque chose que l’on peut aller chercher. Je pense que c’est surtout quelque chose qui se reçoit. C’est vraiment, garder dans un coin de sa tête que ça peut arriver.
Je vois beaucoup de personnes qui en sont là où j’en étais avant. Je les vois se débattre contre le monde, contre eux-même. Certains se disent qu’il faut passer par cela,
Moi, je ne suis pas certaine que ce soit un passage obligé, je ne suis pas convaincue qu’il faille souffrir. Pour en arriver là, c’est vrai que cela a été mon cas, mais je ne pense pas qu’il soit nécessaire de passer par là.
J’ai juste envie d’accompagner ces personnes vers un mieux être, vers ce qui les amènera à se retrouver eux-même, compte tenu de mon expérience dans ce domaine.